Rallye du Portugal : le début de la fin du Groupe B

Anonim

Ceux qui ont vécu la folie du rallye dans les années 1980 disent que c'était une époque unique. Des voitures de rallye de plus de 500 ch, équipées du meilleur de la technologie.

En un mot, une catégorie automobile, née de la prospérité économique et de la liberté technique favorisée par la FIA.

Les marques n'avaient aucune limitation technique ou financière et ont tout fait pour rendre les voitures du groupe B de plus en plus rapides. Ils les appelaient « Formule 1 des routes ». Un surnom qui n'est pas né en vain, et qui a été alimenté par des mythes, mais qui ne sont malheureusement que de bonnes histoires à raconter à ses amis.

Groupe B - Sintra
Groupe B — Sintra

En plus d'être puissant, le groupe B était difficile à gérer. Ajoutons maintenant à cette équation un public pas très clair sur les dangers qu'ils couraient… ce n'était qu'une question de temps avant qu'une tragédie ne se produise.

La crainte qu'une tragédie se produise s'est réalisée au Portugal le 5 mars 1986, dans l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire du Championnat du monde des rallyes : la tragédie du Blue Lagoon.

Dans la région de Sintra, près d'un demi-million de personnes se sont rassemblées pour voir passer le Rallye du Portugal. Les bords de la Serra de Sintra, Lagoa Azul, ont été transformés en stands de fortune pour voir, entendre et ressentir l'émotion des voitures de rallye. Des bancs qui n'étaient malheureusement pas suffisants pour tout le monde. Il était pratiquement impossible pour les organisateurs et la police de contrôler une masse humaine de cette taille.

C'est d'emblée dans le 1er classement spécial que Joaquim Santos, en évitant certains spectateurs, a perdu le contrôle de sa Ford RS200 et a bousculé la foule qui se trouvait dans cette zone. Une femme et son fils de neuf ans sont décédés sur le coup. Plus de 30 personnes ont été blessées.

Le même jour, les pilotes officiels se sont réunis à l'hôtel Estoril-Sol et ont rédigé un communiqué qu'ils ont remis à l'organisation, où ils ont décidé à l'unanimité d'abandonner la course.

C'était la forme de protestation trouvée par les pilotes pour exprimer leur mécontentement face au manque de conditions de sécurité. Walter Röhrl menait la manifestation, mais le communiqué serait lu par Henri Toivonen.

Annonce d'abandon de la course - Hôtel Estoril-Sol 1986
Annonce d'abandon de la course — Hôtel Estoril-Sol 1986

Dans ce document (dans l'image ci-dessus), les pilotes invoquaient trois raisons pour ne pas poursuivre le test : le respect des familles des victimes ; il n'y a aucun moyen de garantir la sécurité des spectateurs ; le fait que l'accident mortel a été causé par l'écart du conducteur par rapport aux spectateurs qui se trouvaient sur la route et non par des conditions inhérentes à la voiture (anomalie mécanique).

Un mois plus tard, Henri Toivonen, abonné du communiqué de l'Hôtel Estoril-Sol, serait victime d'un accident mortel sur le Rallye de Corse. L'année suivante, s'achève le groupe B. Voici le partage d'un record historique qui a marqué le début de la fin d'une époque. Une époque dont on se souviendra à jamais, pour les meilleures et les pires raisons…

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