Ferrari indépendante, quel avenir ?

Anonim

L'année écoulée a été mouvementée pour Ferrari, où une série de changements ont ébranlé les fondements de la marque italienne, générant d'énormes spéculations. Aujourd'hui, nous contemplons le scénario d'une Ferrari indépendante, totalement en dehors de la structure de la FCA (Fiat Chrysler Automobiles). Quelle Ferrari vadis ?

Pour résumer le plus possible, il y a un peu plus d'un an, Luca di Montezemolo, alors président de Ferrari, démissionnait. Les désaccords constants avec Sergio Marchionne, PDG de FCA, concernant la future stratégie de la marque de cavalinho rampante étaient inconciliables. Il n'y avait qu'une issue : lui ou Marchionne. C'était Marchionne.

Suite à cette démission, Marchionne prend la direction de Ferrari et entame une véritable révolution qui nous emmène jusqu'à nos jours, où il y aura une Ferrari indépendante, en dehors de la structure FCA, et où 10 % des actions de la marque sont désormais disponibles sur le Bourse. Mission? Rendez votre marque plus rentable et votre modèle économique plus durable.

Ferrari, Montezemolo démissionne : Marchionne le nouveau président

les prochaines étapes

L'augmentation de la production semble être l'étape logique vers la réalisation de profits plus élevés. Montezemolo avait fixé un plafond de 7000 unités par an, un chiffre bien en deçà de la demande et donc une garantie d'exclusivité. Désormais, avec Marchionne à la tête des destinations de la marque Maranello, cette limite sera augmentée. Jusqu'en 2020, il y aura une augmentation progressive de la production, jusqu'à un plafond maximum de 9000 unités par an. Un chiffre qui, selon Marchionne, permet de répondre à la demande croissante des marchés asiatiques et de mieux gérer les longues listes d'attente, en maintenant l'équilibre délicat entre le besoin de volume de la marque et la demande d'exclusivité des clients.

Mais vendre plus ne suffit pas. L'opération doit être rendue plus efficace au niveau industriel et logistique. À ce titre, Ferrari créera également une super plate-forme dont tous ses modèles dériveront, à l'exception de modèles très spéciaux comme la LaFerrari. La nouvelle plate-forme sera du type spaceframe en aluminium et permettra la flexibilité et la modularité nécessaires pour différents modèles, quelle que soit la cylindrée du moteur ou sa position – centre arrière ou centre avant. Il y aura également une plate-forme électronique unique et des modules communs, que ce soit pour les systèmes de climatisation, de freinage ou de suspension.

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Comment passer du rouge au « vert » – lutter contre les émissions

Personne ne leur échappe. Ferrari doit également contribuer à réduire les émissions. Mais en produisant moins de 10 000 unités par an, elle répond à d'autres exigences, autres que les 95g CO2/km que sont tenues de faire les marques généralistes. Le niveau à atteindre est proposé par le constructeur aux entités respectives, qui négocient avec lui jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé. Résultat : Ferrari devra réduire les émissions moyennes de sa gamme de 20 % d'ici 2021, compte tenu des chiffres de 2014.

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En effet, depuis 2007, des efforts ont été faits dans ce sens. Les émissions moyennes de la gamme étaient de 435 g de CO2/km cette année-là, un chiffre qui a été réduit à 270 g l'année dernière. Avec la réduction proposée pour 2021, elle devra atteindre 216g CO2/km. Compte tenu du type de véhicules qu'il produit et du nombre croissant d'équidés que ses modèles ont subis à chaque mise à jour, c'est un effort important.

La recette n'est pas différente des autres constructeurs : réduction des effectifs, suralimentation et hybridation. L'inéluctabilité du chemin choisi, avec des voix critiques même en interne, est déjà palpable dans les dernières sorties de la marque.

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La California T marque le retour de la marque aux moteurs suralimentés, en ajoutant deux turbos pour compenser la cylindrée réduite. La netteté, la réactivité et le son aigu sont perdus. Des doses massives de couple, des régimes moyens vigoureux et (sur le papier) une consommation et des émissions réduites sont gagnés. La 488 GTB a suivi ses traces et la LaFerrari a fusionné le V12 épique avec des électrons.

Avant de paniquer sur les autres mesures qui viendront pour réduire les émissions, nous avons déjà avancé qu'il n'y aurait pas de modèles diesel. Et non, la F12 TdF (Tour de France) n'est pas une Ferrari diesel, histoire de dissiper quelques malentendus !

Les nouvelles Ferrari

L'augmentation attendue de la production au cours des prochaines années se traduira par une gamme entièrement renouvelée, et, surprise !, un cinquième modèle viendra s'ajouter à la gamme.

Et non, il ne s'agit pas du successeur californien, qui restera le tremplin d'accès à la marque (un grand pas c'est vrai…). Ce sera à la Californie de lancer la nouvelle plate-forme modulaire en 2017. Ce sera toujours un roadster avec un moteur avant longitudinal, une propulsion arrière et un capot métallique. Il promet d'être sensiblement plus léger, plus sportif et plus agile que l'actuel.

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Le nouveau modèle sera une voiture de sport avec un moteur arrière de milieu de gamme, classé en dessous du 488. Et quand ils l'annoncent comme une nouvelle Dino, les attentes montent en flèche ! En remontant le temps, la Dino était la première tentative de Ferrari de lancer une marque de voitures de sport plus abordable à la fin des années 1960, le nom Ferrari étant réservé à ses modèles les plus puissants.

C'était une voiture de sport compacte et élégante avec un V6 en position centrale arrière - une solution audacieuse à l'époque pour une voiture de route - rivalisant avec des modèles comme la Porsche 911. Elle est toujours considérée aujourd'hui comme l'une des plus belles Ferrari de tous les temps. Retrouver le nom justifie à juste titre le retour de la marque aux moteurs V6.

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Oui, une Ferrari V6 ! Il faudra encore attendre 3 ans avant de le rencontrer, mais des mules d'essai circulent déjà à Maranello. Le Dino sera développé en parallèle avec le successeur du 488, mais il sera plus petit et plus léger que celui-ci. Le V6 suralimenté devrait dériver de ce que nous connaissons déjà dans l'Alfa Romeo Giulia QV, qui à son tour dérive déjà du V8 du California T.

Il n'est toujours pas certain qu'il s'agisse de l'option finale, considérant l'hypothèse d'un V6 à 120º (pour un centre de gravité plus bas) au lieu du 90º existant entre les deux rangées de cylindres du V6 de la Giulia. Une version de ce nouveau V6 servira de moteur d'accès à la future Californie.

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Avant cela, l'année prochaine, la Ferrari la plus controversée de ces derniers temps, la FF, bénéficiera d'un restylage. La Ferrari familière pourrait anticiper des changements importants dans son profil qui n'étaient prévus pour son successeur qu'en 2020. Le frein de tir controversé pourrait perdre ce titre en adoptant un arrière moins vertical et une ligne de toit plus fluide. Il devrait également recevoir un V8 comme moteur d'accès, en complément du V12.

Son successeur promet un design tout aussi radical. Les dernières rumeurs pointent vers quelque chose de plus compact et sans montant B. Recouvrant l'immense ouverture générée, on retrouvera une seule porte papillon pour faciliter l'accès aux places arrière. Rappelant la Lamborghini Marzal de 1967 des ateliers Bertone, conçue par le génie de Marcello Gandini (image ci-dessous). Il conservera l'architecture et la motricité totale, mais, hérésie, le V12 pourrait s'en tirer, étant limité uniquement et uniquement au V8 biturbo.

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Tant le successeur de la 488 GTB que le F12 n'y arrivent qu'en 2021, des modèles qui devront rester fidèles aux architectures actuelles. Des propositions pour une F12 avec un moteur arrière de milieu de gamme existent, rivalisant plus directement avec sa rivale Lamborghini Aventador, mais les clients potentiels préfèrent le moteur avant.

Encore loin d'être décidé, c'est ce qui motivera cette super GT. La réforme blasphématoire du V12 au détriment d'un V8 hybride, avec le potentiel de parcourir quelques dizaines de kilomètres en mode 100 % électrique, est évoquée. Continuez à vous disputer, mais gardez le moteur V12, s'il vous plaît...

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Il y a encore une autre surprise. En 2017, coïncidant avec le 70e anniversaire de la marque cavallino, des rumeurs circulent sur la présentation d'un modèle commémoratif pour marquer l'occasion festive. Ce modèle sera partiellement basé sur LaFerrari, mais pas aussi extrême et complexe que celui-ci.

LaFerrari aura un successeur. Si le calendrier de ce modèle très particulier et limité est maintenu, ce ne sera que jusqu'en 2023 qu'il verra le jour.

En conclusion, l'avenir de Ferrari dans les années à venir est celui d'une expansion soigneusement contrôlée. Le précieux ADN de la marque exprimé par ses modèles de production semble être sûr dans la mesure du possible – compte tenu de l'environnement réglementaire exigeant. L'exploitation industrielle optimisée, stimulée par les économies d'échelle et l'augmentation de la production, devrait augmenter non seulement la facturation, mais également un bénéfice important. Et personne ne parle de SUV. Tous les bons signes...

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