Nous sommes allés voir le nouveau McLaren 765LT à Londres, d'où nous sommes revenus avec la certitude que son esthétique ravageuse est à la hauteur de ce que promettent ses talents dynamiques.
Peu de marques automobiles peuvent se vanter d'un succès presque instantané dans cette industrie séculaire, en particulier au cours des dernières décennies, lorsque la saturation du marché et la concurrence féroce ont fait de chaque nouvelle vente un exploit.
Mais McLaren, fondée seulement en 2010 après une expérience embryonnaire au début des années 90 avec la F1, a réussi à pérenniser son image au sein de l'écurie de Formule 1, fondée par Bruce McLaren dans les années 60, et à concevoir une ligne techniquement super sportive très valable, un recette qui lui a permis de se hisser au niveau de marques telles que Ferrari ou Lamborghini en termes de pedigree et de statut d'aspiration.
Longtail ou "grande queue"
Avec les modèles LT (Longtail ou longue queue) de la gamme Super Series, McLaren mise sur les émotions générées par l'apparence et, surtout, par l'être, tout en rendant hommage à la F1 GTR Longtail.
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La F1 GTR Longtail était la première de la série, un prototype de développement de 1997 dont seulement neuf unités ont été produites, 100 kg plus léger et plus aérodynamique que la F1 GTR, le modèle qui a remporté les 24 Heures du Mans dans la classe GT1 (presque 30 tours d'avance) et qui a été le premier à recevoir le drapeau à damier dans cinq des 11 courses de la Coupe du monde GT cette année-là, qu'il a failli remporter.
L'essence de ces versions est facile à expliquer : réduction de poids, suspension modifiée pour améliorer le comportement de conduite, aérodynamisme amélioré au détriment d'un aileron arrière fixe plus long et d'un avant allongé. Une recette qui a été respectée près de deux décennies plus tard, en 2015, avec les 675LT Coupé et Spider, l'an dernier avec les 600LT Coupé et Spider, et maintenant avec cette 765LT, désormais en version « fermée ».
1,6 kg par cheval !!!
Le défi pour le surmonter était de taille, car la 720S avait déjà mis la barre haute, mais elle a fini par être couronnée de succès, à commencer par la réduction du poids total à pas moins de 80 kg — le poids à sec de la 765 LT n'est que de 1229 kg, soit 50 kg de moins que sa rivale directe plus légère, la Ferrari 488 Pista.
Comment le régime a-t-il été obtenu ? Andreas Bareis, directeur de la gamme de modèles Super Series de McLaren, répond :
"Plus de composants de carrosserie en fibre de carbone (lèvre avant, pare-chocs avant, plancher avant, jupes latérales, pare-chocs arrière, diffuseur arrière et divulgacher arrière, qui est plus long), dans le tunnel central, sur le plancher de la voiture (exposé) et sur les sièges de compétition ; système d'échappement en titane (-3,8 kg ou 40% plus léger que l'acier); matériaux importés de Formule 1 appliqués dans la transmission ; revêtement intérieur complet en Alcantara ; Roues et pneus Pirelli P Zero Trofeo R encore plus légers (-22 kg) ; et des surfaces vitrées en polycarbonate comme dans de nombreuses voitures de course… et nous renonçons également à la radio (-1,5 kg) et à la climatisation (-10 kg) ».
Des rivaux dans le rétroviseur
Ce travail d'amincissement a été décisif pour que la 765LT puisse s'enorgueillir d'avoir un rapport poids/puissance presque incroyable de 1,6 kg/ch, qui se traduira plus tard par des performances encore plus époustouflantes : 0 à 100 km/h en 2,8 s, 0 à 200 km/h en 7,2 s et une vitesse de pointe de 330 km/h.
Le scénario compétitif confirme l'excellence de ces records et si le quasi clin d'œil qui dure le sprint jusqu'à 100 km/h équivaut à ce que réalisent la Ferrari 488 Pista, la Lamborghini Aventador SVJ et la Porsche 911 GT2 RS, déjà à 200 km/h sont atteints respectivement 0,4s, 1,4s et 1,1s plus vite que ce trio de rivaux respectés.
La clé de ce record est, une fois de plus, liée à plusieurs améliorations de détails, comme l'explique Bareis : « Nous sommes allés chercher les pistons en aluminium forgé de la McLaren Senna, nous avons obtenu une contre-pression d'échappement plus faible pour augmenter la puissance au sommet du régime. et nous avons optimisé l'accélération dans les vitesses intermédiaires de 15 %.
Des améliorations ont également été apportées au châssis, juste au niveau de la direction à assistance hydraulique, mais plus important encore au niveau des essieux et de la suspension. Selon l'ingénieur en chef de McLaren, la garde au sol a été réduite de 5 mm, la voie avant a augmenté de 6 mm et les ressorts sont plus légers et plus forts, ce qui se traduit par plus de stabilité et une meilleure adhérence.
Et, bien sûr, le « cœur » est le moteur V8 biturbo de référence qui, en plus d'avoir maintenant des montants cinq fois plus rigides que dans le 720S, a reçu certains des enseignements et composants de Senna pour atteindre un maximum de 765 ch et 800 Nm , bien plus que la 720 S (45 ch en moins et 30 Nm) et sa devancière 675 LT (qui cède en moins 90 ch et 100 Nm).
Et avec une bande-son qui promet d'être diffusée de manière tonitruante à travers quatre sorties d'échappement en titane dramatiquement jointes.
25% plus collé au sol
Mais le plus important pour l'amélioration de la maniabilité a été les progrès réalisés en matière d'aérodynamisme, car ils ont non seulement influencé la capacité à mettre de la puissance au sol, mais ont également eu des effets positifs sur la vitesse de pointe et le freinage du 765LT.
La lèvre avant et le becquet arrière sont plus longs et, avec le plancher en fibre de carbone de la voiture, les lames de porte et le plus grand diffuseur, génèrent une pression aérodynamique 25 % supérieure à celle de la 720S.
Le becquet arrière peut être réglé sur trois positions, la position statique étant 60mm plus haute que sur la 720S ce qui, en plus d'augmenter la pression d'air, contribue à améliorer le refroidissement du moteur, ainsi que la fonctionnalité « freinage » par l'effet de l'air. ” réduit la tendance de la voiture à « somnoler » dans les situations de freinage très brusque. Cela a ouvert la voie à l'installation de ressorts plus souples dans la suspension avant, ce qui rend la voiture plus confortable lorsqu'elle roule sur la route.
Et, en parlant de freinage, le 765LT utilise des disques en céramique avec des étriers de frein "fournis" par McLaren Senna et une technologie de refroidissement des étriers qui dérive directement de la Formule 1, apportant des contributions fondamentales à nécessiter moins de 110 m pour s'arrêter complètement. vitesse de 200 km/h.
Production en septembre, limitée à… 765 voitures
Il faut s'attendre à ce que, comme c'est souvent le cas pour toute nouvelle McLaren, la production totale, qui sera précisément de 765 unités, s'épuisera rapidement peu après sa première mondiale — elle devrait avoir lieu aujourd'hui, 3 mars, à l'occasion de l'ouverture de le Salon de l'automobile de Genève, mais en raison du Coronavirus, le salon n'aura pas lieu cette année.
Et qu'à partir de septembre, il contribuera à nouveau à ce que l'usine de Woking doive maintenir des cadences de production très élevées, la plupart des journées se terminant par plus de 20 nouvelles McLaren assemblées (à la main).
Et avec des perspectives de croissance supplémentaire, compte tenu du projet de lancement d'une bonne douzaine de nouveaux modèles (issus des trois lignes de produits, Sports Series, Super Series et Ultimate Series) ou dérivés jusqu'en 2025, année où McLaren prévoit des ventes en l'ordre de 6000 unités.
